mercredi 17 juin 2009

Droits de l’homme

Rapport 2009 d’Amnesty International : Abus de la HAAC et mauvais traitements au Togo



Mauvais traitements en détention, conditions carcérales inhumaines, liberté d’expression restreinte, sont les points retenus, en ce qui concerne le Togo, par le rapport 2009 de Amnesty international. La cérémonie de présentation de ce volumineux document de 480 pages à la presse togolaise, s’est déroulée cet après-midi à Brother Homé à Lomé.

Publié le 28 mai 2009, date anniversaire de la création de l’organisation internationale de défense et de promotion des droits humains, le rapport 2009, rend compte de façon sommaire, de la situation des droits humains dans 157 pays et territoires et couvre la période de janvier à décembre 2008.

Dans le chapitre du Togo, le résumé sur l’état des droits humains fait ressortir les abus du pouvoir de la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC), qui a suspendu des stations radios et les journalistes qui s’étaient montrés critiques à l’égard des autorités. En clair, le rapport considère ces abus de la HAAC, comme des atteintes graves à la liberté d’expression au Togo. Ensuite, de mauvais traitements infligés aux détenus et les questions de l’impunité, sont des points qui ressortent clairement du rapport 2009 comme des préoccupations d’ Amnesty International sur les droits humains au Togo.

En effet, à propos des conditions carcérales, le rapport trouve qu’elles sont inhumaines et rappelle que dans la plupart des postes de police et de gendarmerie au Togo, des agents de la force publique ou des gardiens de prison au cours des interrogatoires, font recours à des passages à tabac.

Concernant l’impunité, Amnesty international constate qu’aucune suite n’a été donnée aux plaintes déposées par les victimes de violences commises lors des élections de 2005 et exhorte les autorités togolaises à prendre toutes les mesures appropriées pour garantir la sécurité des témoins, des victimes et des auteurs présumés. En ce sens, le rapport préconise que les consultations nationales qui ont conduit à l’installation de la commission vérité justice et réconciliation puissent faire la lumière sur les violences à caractère politique qui ont été perpétrées au Togo.

Ce rapport a également soulevé les doutes qui subsistaient quant à la cause du décès de Atsutsè Kokouvi Agbobli, ancien ministre de la Communication , dont le corps sans vie a été découvert sur une plage à proximité de Lomé.

Amnesty International a par ailleurs trouvé positive, la situation des défenseurs des droits de l’homme au Togo. Depuis quelques années, ces défenseurs des droits humains ne sont plus victimes d’agressions et des actes d’intimidations, relève le rapport avant de déplorer la stigmatisation dont faisaient l’objet ces derniers, car considérés comme appartenant à l’opposition politique.

Rappelons qu’en marge de cette présentation, Amnesty International a lancé, une nouvelle campagne mondiale, intitulée « Exigeons la dignité ». Quatre thèmes seront au centre d’une première phase de la campagne : les droits des personnes qui vivent dans des bidonvilles ; les mesures contre la mortalité maternelle ; la responsabilité des entreprises en particulier dans l’industrie extractive ; un renforcement de l’approche droits humains dans les Objectifs du Millénaire de l’ONU pour le développement. En dehors du Togo, ce sont 156 Etats à travers le monde qui ont été épinglés dans ce rapport.