vendredi 31 décembre 2010

WikiLeaks met en cause Bongo, Chirac et Sarkozy pour financer sa compagne

Le défunt président gabonais aurait détourné quelque 30 millions d'euros. Dont une partie vers la classe politique française...

Près de 30 millions d'euros détournés de la Banque des Etats d'Afrique centrale (BEAC) à son profit par Omar Bongo et qui auraient également profité à des partis français: les notes diplomatiques américaines divulguées par Wikileaks et visibles ce mercredi sur le site de l'un de ses partenaires, le quotidien espagnol El Pais, pourrait embarrasser la classe politique hexagonale.

L'information a été fournie, quatre jours après la mort du président gabonais, en juin 2009, par un haut fonctionnaire de la BEAC à un diplomate de l'ambassade américaine au Cameroun.

Selon cette même source, "les dirigeants gabonais ont utilisé les fonds détournés pour leur enrichissement personnel et, suivant les instructions de Bongo, ont remis une partie de l'argent à des partis politiques français, y compris en soutien au président Nicolas Sarkozy".

L'argent aurait profité "aux deux camps, mais surtout à droite, en particulier à Chirac mais aussi Sarkozy". "Bongo était le président africain préféré de la France", précise le fonctionnaire.

La BEAC regroupe les réserves des Etats membres de la Communauté économique et monétaire d'Afrique centrale: le Gabon (qui en désigne le gouverneur), le Cameroun (où est situé le siège), la République du Congo, la République centrafricaine, le Tchad et la Guinée Equatoriale.

Selon le télégramme, datant de juillet 2009, le gouverneur de la BEAC, le Gabonais Philip Andzembe, avait placé en secret 500 millions d'euros dans un investissement à haut risque de la banque française Société Générale.

Après que ce placement non autorisé a été rendu public, un audit de la BEAC a été mené et "a révélé des malversations encore plus larges et plus audacieuses, liées à la hiérarchie des officiels gabonais, révèle le fonctionnaire à l'origine de cette information. L'enquête interne a montré que 36 millions de dollars (environ 28 millions d'euros, ndlr) ont été détournés via des chèques à des hauts responsables du Gabon".

Le clan au pouvoir au Gabon, "dont le défunt président Omar Bongo et son fils Ali, ministre de la Défense et candidat à la présidence (il a été élu depuis à la tête du pays, ndlr), a bénéficié du détournement de fonds", indique le document.

"Cette ambassade n'est pas en mesure de vérifier la véracité de l'accusation selon laquelle des hommes politiques français ont bénéficié du détournement de fonds", se contente de conclure le câble, signé de l'ambassadeur américain au Cameroun, Janet Garvey.

Une enquête est en cours en France sur le patrimoine dans l'Hexagone de trois présidents africains et de leurs proches, dont Omar Bongo, suite à une plainte de Transparency International, une ONG spécialisée dans la lutte contre la corruption.

samedi 11 décembre 2010

Droit à la vérité: Hold-up électoral Rfi raconte comment Alassane Dramane Ouattara a enlevé Bakayoko Youssouf

Le hold-up électoral tenté par Alassane Ouattara, a été bien préparé par Guillaume Soro et des diplomates.

Le jeudi 2 décembre 2010, alors que la Cei n’a pu donner les résultats de la présidentielle dans le délai et qu’elle a même transmis le dossier au Conseil constitutionnel, Soro et des diplomates ont demandé à Youssouf Bakayoko de franchir le rubicond et de proclamer les résultats.

C’est le correspondant de la radio Rfi à Abidjan, Cyril Ben Simon, qui le raconte dans un reportage passé inaperçu, que voici : «Tout commence par un sms anonyme en fin de matinée Celui-ci annonce une conférence de presse du Rhdp à 14h 30 à l’Hôtel du Golf. Après des discussions avec des bonnes sources, très vite, le message s’avère en fait être un leurre pour mobiliser les journalistes. La vérité, c’est que Youssouf Bakayoko, le Président de la Cei, doit venir annoncer ici, les résultats provisoires de l’élection présidentielle. Et voilà, l’attente se prolonge et les reporters sur les lieux s’impatientent. Ils n’y croient plus et nombreux sont ceux qui quittent les lieux pour une annonce du Conseil constitutionnel prévue à 15h. Quelques-uns restent après qu’une bonne source ait conseillé de ne pas partir.

En fait, en coulisses, depuis le matin, Guillaume Soro et plusieurs ambassadeurs s’activent pour convaincre le Président de la Commission électorale de franchir le rubicond et de proclamer les résultats en sa possession. Leurs arguments paient et vers 16h, Youssouf Bakayoko sort de son silence. Seul, sans la présence des autres commissaires ni du corps diplomatique, il annonce en un peu plus de trois minutes, que Alassane Ouattara est le vainqueur de l’élection présidentielle avec 54,1% des voix. Quelques secondes après, une joie indescriptible envahit le hall de l’hôtel où est réuni tout l’état-major de l’opposition. Moins d’une heure plus tard, c’est Alassane Ouattara qui vient faire une déclaration aux journalistes. Mais la sérénité est de courte durée, puisque dès l’après-midi, les controverses éclatent lorsque le Conseil constitutionnel affirme que les résultats proclamés par la Cei n’ont plus aucune valeur légale. Cyril Ben Simon, Abidjan, Rfi».

Alors qu'au Togo, l'opposition n'a jamais tenté ce genre de manipulation et pourtant elle a toujours gagné toutes les élections présidentielles sous feu Etienne Eyadema Gnassingbé et sous son rejeton de Faure?

Nonobstant, ces nombreuses victoires, la communauté internationale des intérêts de deux poids, deux mesures, n'a jamais soutenu ni de près et ni de loin cette opposition togolaise. Et cette opposition n'a jamais financé aucune rébellion au Togo mais dont les sympathisants se font et continuent par se faire massacrer à chaque élection et surtout après au nez et à la barbe de cette communauté internationale des intérêts. De qui se moque-t-on au juste!!!

Ce modèle inventé et soutenu par cette communauté internationale à double vitesse, a été déconstruit de fond en comble par la vigilance de l'entourage de Gbagbo qui ne se sont pas faits prendre à ce jeu nauséabond et qui devrait avoir pour corollaire une destabilisation programmée de la Côte-d'Ivoire. Voilà que le fauteur de trouble se victimise et se crie à gueule déployée au vol et demande à Gbagbo de quitter le pouvoir quand on perd une élection comme s'il n'a pas organisé cette manipulation des résultats en sa faveur. Ayant préparé son coup depuis tacitement avec la communauté internationale des intérêts comme chez d'orchestre Sarkozy et ses sbires de la françafrique, qui lui aurait balisé la voie.

En somme, il est devenu évident que la démocratie, n'aura pas lieu en Afrique par le fait que ces pays développés sont eux-mêmes les torpilleurs et tuent dans l'oeuf de tous efforts. comme pour nous signifier que les africains ne doivent pas jouir des privilèges de leur construction ou même de la création de leur modèle et pour ainsi dire en garder le monopole absolu.

samedi 4 décembre 2010

Les vieux démons vont-ils resurgir en Côte d'Ivoire?

Malgré la victoire officielle d'Ouattara, le conseil constitutionnel a déclaré Laurent Gbagbo vainqueur de l'élection présidentielle. L'ONU, la France et les Etats-Unis l'invitent à s'incliner, la Côte d'Ivoire risquant de s'enfoncer dans le chaos.

La tension est montée d'un cran hier en Côte d'Ivoire entre les partisans du président sortant Laurent Gbagbo et son opposant Alassane Ouattara. Ce dernier, déclaré officiellement vainqueur de l'élection avec 54 % des voix, s'est réaffirmé « président élu de la République de Côte d'Ivoire. Je demande à toutes les institutions, notamment les forces armées nationales, la gendarmerie, la police, d'assumer leur mission de protection des personnes et des biens sur l'ensemble du territoire ».

Mais le chef de l'Etat ivoirien Laurent Gbagbo ne l'entend pas ainsi. Après avoir été à son tour proclamé hier vainqueur de la présidentielle par le Conseil constitutionnel, qui lui est inféodé, il a durci sa position : les frontières ont été bouclées, les médias étrangers muselés et le représentant de l'ONU menacé d'expulsion.

Une annonce proférée après la reconnaissance par le chef des Nations unies Ban Ki-Moon de la victoire d'Alassane Ouattara. L'Union européenne lui a immédiatement emboîté le pas, avant que Nicolas Sarkozy ne le félicite à son tour. Le président français a lancé « un appel au président Laurent Gbagbo et à tous les responsables civils et militaires ivoiriens pour qu'ils respectent la volonté du peuple et s'abstiennent de toute initiative de nature à provoquer la violence ».

Prenant acte des déclarations des Nations unies, les Etats-Unis ont à leur tour reconnu la victoire de l'ancien Premier ministre ivoirien. « La Côte d'Ivoire est désormais à la croisée des chemins. J'appelle toutes les parties, dont le président sortant Laurent Gbagbo, à reconnaître et respecter ce résultat », a déclaré hier soir Barack Obama.

« On nous vole notre victoire ! »
Laurent Gbagbo se retrouve donc seul, face à la rue. Toujours hier soir, des partisans d'Alassane Ouattara ont dressé des barricades et brûlé des pneus dans des quartiers populaires d'Abidjan, pour protester contre lui. « On nous vole notre victoire ! », criait l'un d'eux.

Mais à Yopougon (ouest), fief du chef de l'Etat où les forces de l'ordre s'étaient déployées en nombre aux points stratégiques, ses inconditionnels avaient exulté quelques heures plus tôt aux cris de « Gbagbo président » et « on a installé Gbagbo ». « On s'en fout de l'ONU, on s'en fout des Blancs », lançaient quelques-uns au bord d'une route.

Hier soir, pour les Occidentaux restés sur place, l'incertitude et la crainte prévalaient, un retour de la guerre civile planant dangereusement au-dessus du pays.

Les jours à venir nous permettront de mieux savoir et comprendre qui fait quoi et pourquoi. Peut-être cela nous éviterait d'aller trop en jugement quand on sait que des élections en Afrique est un tremplin pour des trafiquants de tout bord.

Wait and see!!!

dimanche 30 mai 2010

LES MENSONGES SUBTILES DU LIBERALISME

"Le libéralisme, c'est plus de choix et des meilleurs prix pour le consommateur"

FAUX: Selon le dogme libéral lui-même, le libéralisme ne peut fonctionner que si il existe une concurrence suffisante de l'offre. Or dans les faits, le capitalisme libéral tend vers la concentration et la formation de monopoles qui éliminent toute concurrence, réduisent le choix du consommateur et font monter les prix (ou baisser la qualité).

Dans le domaine des services publics comme la distribution d'eau, la poste, ou les chemins de fer, leur privatisation s'est toujours traduite par une augmentation des coûts pour l'usager, une diminution du service, et une réduction des investissements dans l'entretien des infrastructures. Un exemple parmi d'autres: dans les années 90, le FMI et la Banque mondiale ont obligé les Philipines à privatiser la gestion de l'eau. Au début, les prix ont baissé de 20%, une baisse utilisée par la propagande libérale pour démontrer l'utilité des privatisations. Mais 10 ans plus tard, le prix de l'eau a été multiplié par 5.

Quant aux systèmes de retraites privés (les fonds de pension), ils consistent à priver les salariés de toute sécurité, en les livrant aux incertitudes de la gestion des organismes financiers. En cas de faillite de ces derniers, les salariés se retrouvent sans retraite malgré des années de cotisation. C'est ce qui s'est passé aux Etats-Unis en 2002 avec la faillite d'Enron.



"Le libéralisme, c'est le libre-jeu du marché"

FAUX: Toujours selon le dogme libéral, le libre-jeu du marché nécessite la transparence du marché et de l'information.
En réalité, à cause des pratiques d'opacité et de l'inégalité dans l'accès à l'information, le consommateur ne peut choisir en connaissance de cause.



"La croissance crée des emplois"

FAUX: La croissance crée des emplois dans un premier temps, mais elle sert surtout à financer les "restructurations" et les délocalisations. Au bout du compte, elle détruit davantage d'emplois qu'elle n'en crée.




"Seul le marché est apte à déterminer le juste prix des matières premières, des devises, ou des entreprises"

FAUX: Les marchés sont essentiellement guidés par la spéculation et la recherche du profit à court-terme. Les fluctuations des cours sont souvent irrationnelles, excessives, et soumises à la manipulation. Ces oscillations excessives des cours sont destructrices, provoquant ruines et faillites dans l'économie réelle. Mais dans le même temps, ces oscillations sont aussi génératrices de profit pour les spéculateurs. Encore le principe des vases communicants…!




"L'entreprise crée des richesses. Elle est la source de la prospérité des pays et de leurs habitants"

FAUX: le plus souvent, les entreprises ne créent pas de richesses, car la valeur créée est inférieure aux coût réel des ressources utilisées ou détruites, si on prend en compte le coût environnemental et humain, ainsi que le coût réel des matières premières non-renouvelables.

Le "profit" des grandes entreprises est en réalité prélevé sur la nature, saccagée par l'exploitation, l'urbanisation et la pollution, ou "vampirisé" sur d'autres acteurs économiques:

- sur les salariés qu'on aura licencié pour économiser des coûts ou "augmenter la productivité", ou dont on aura réduit la rémunération ou la protection sociale.

- sur les consommateurs qui doivent payer plus pour une qualité ou une quantité moindre.

- sur les fournisseurs (en particulier sur les producteurs de matières premières minières ou agricoles)

- sur d'autres entreprises dont on aura provoqué la faillite par des pratiques déloyales, ou qui sont rachetées pour être ensuite dépecées, vendues par morceaux, et dont dont les salariés sont transformés en chômeurs.

- sur les populations du Tiers-Monde qui ont été spoliées de leurs terres et de leurs ressources, et qui ont été réduites en esclavage, obligées de travailler dans les mines ou les "ateliers de la sueur" des entreprises transnationales, ou pire encore, obligées de servir de cobayes à l'industrie pharmaceutique, ou de vendre leurs organes (le plus souvent un rein ou un oeil) qui seront ensuite greffés à des malades fortunés. (le prix payé pour le prélèvement d'un rein va de 20.000 euros en Turquie, à seulement 800 euros en Inde.



"La mondialisation profite à tous"

FAUX: Entre 1992 et 2002, le revenu par habitant a chuté dans 81 pays. Dans le Tiers-Monde, le nombre des "extrêmement pauvres" a augmenté de près de 100 millions.

L'écart des salaires s'est également creusé de manière fantastique. Prenons l'exemple d'une ouvrière chez un sous-traitant asiatique de Disney qui fabrique des vêtements à l'éffigie de Mickey pour les consommateurs occidentaux. Cette ouvrière travaille dans un "atelier de la sueur", 14 heures par jour, 7 jours sur 7, sans aucune protection sociale, sans droit de grève, le tout pour un salaire horaire de 0,28 dollars. Dans le même temps, le salaire horaire du PDG de Disney est de 2800 dollars, soit 10.000 fois plus.

Les 225 personnes les plus riches du monde cumulent un patrimoine global de 1000 milliards de dollars, l'équivalent du revenu annuel des 3 milliards de personnes les plus pauvres de la planète, soit 47% de la population mondiale. La fortune additionnée des 84 personnes les plus riches dépasse le produit intérieur brut de la Chine avec ses 1,2 milliard d'habitants.

En 2002, 20% de la population mondiale accapare 80% des richesses, possède plus de 80% des voitures en circulation et consomme 60% de l'énergie, tandis que le milliard d'habitants les plus pauvres se partagent 1% du revenu mondial.




"Le libre-jeu du marché crée par lui-même les conditions de l'équilibre"

FAUX: Le libre-jeu du marché produit l'équilibre uniquement en moyenne sur une longue période. En réalité, il oscille en permanence autour de l'équilibre, et ces oscillations sont brutales et destructrices. Une économie libérale entraîne un environnement économique instable qui prive les individus de toute sécurité, les obligeant à s'adapter sans cesse aux aléas de la conjoncture et aux "restructurations économiques".

Or comme toute vie biologique, l'être humain a besoin d'un minimum de stabilité de son environnement. Le libéralisme est donc contraire à l'homme et à la vie dans son ensemble, le libéralisme ayant aussi pour conséquence l'exploitation sauvage de la nature et la pollution généralisée de l'écosystème.



"Le libéralisme est le seul choix possible, sous peine de s'isoler du Monde"

FAUX: Certes, un pays cours le risque d'une délocalisation accrue des entreprises si il ne va pas dans le sens de leurs désirs. Du fait de la mondialisation, les salariés occidentaux sont désormais en concurrence avec les salariés de l'Inde ou de la Chine, y compris pour des emplois qualifiés dans le tertiaire ou les secteurs technologiques. Tant qu'il y aura le moindre profit à réaliser en délocalisant, les entreprises iront au plus offrant, dans le pays où elles trouvent les lois sociales et environnementales les moins contraignantes.

Mais si il en est ainsi, c'est parce que nos gouvernements se sont entendus pour créer ces conditions, en appliquant simultanément dans tous les pays les déréglementations prônées par l'idéologie libérale. Ils ont réalisé la mondialisation uniquement dans un sens favorable aux entreprises, sans la contrepartie d'une mondialisation au niveau des lois de protection sociale et environnementale. La mondialisation néo-libérale est résolument dissymétrique.

D'autre part, cette absence apparente de choix revient de fait à une dictature des entreprises. Accepter cette dictature, c'est renoncer au pouvoir souverain des Etats et des représentants élus du Peuple. C'est donc renoncer à la démocratie, et accepter à terme un esclavage généralisé.


A bon entendeur!!!

LA LUTTE DEMOCRATIQUE TOGOLAISE À LA CROISEE DES CHEMINS

Comme il faut s’attendre dans une lutte aussi longue que la nôtre pour l’avènement de la démocratie, tant elle perdure, ceux qui incarnaient la ferveur populaire, déplaçaient les foules et mobilisaient une marée humaine, finissent par se noyer dans l’eau trouble et infestée des crocodiles et des zombis politiques qui n’attendent que cette occasion pour bondir sur leur proie. Et aucun togolais ne dirait le contraire.

Ce qui doit arriver, arriva ! Et ce qui se passe dans le paysage politique de notre pays le Togo, nous confirme que cette triste assertion qui il faut le dire, tient toujours la route. Ainsi va le Togo et ces politiques aussi comme le diraient certains.


Le processus démocratique amorcé depuis les années 90 dans notre pays, a connu des rebondissements terribles, des coups de boutoirs et suicidaires, sans pour autant vouloir faire l’histoire à qui que se soit le cas du Togo est atypique. Ainsi, celui que le régime RPT d’alors qualifiait d’opposant historique ou je ne sais quoi en la personne de Mr Gilchrist Olympio, il faut le dire incarnait l’espoir de tout un peuple car étant le fils biologique du premier président démocratiquement élu du Togo sauvagement assassiné par Etienne Gnassingbé Eyadéma avec l'aide tacite de la France.


Le peuple s’est-il trompé en élevant cet homme aussi haut jusqu’à le faire passé pour un idole ? Presque tous les togolais n’ont d’admiration que pour sieur Gilchrist Olympio. Est-ce à tort ou à raison ? Ces cinq dernières années nous donnent déjà une réponse et une idée précise et quasi définitive sur la véritable personnalité et l’essence même de cet homme.

"En politique, rien n'arrive par hasard. Chaque fois qu'un évènement survient, on peut être certain qu'il avait été prévu pour se dérouler ainsi."
Franklin D. Roosevelt

Tout avait commencé en 2005 à Abuja au Nigeria lorsque le pays était en pleine crise issue du décès du feu Eyadema Gnassingbé, du tripatouillage de la constitution le tout corroboré par des élections frauduleuses, avec une déferlante de violences inouïes, une répression sanglante et meurtrière, qui a fait plus de 500 morts selon une enquête de l’ONU. Nonobstant ce climat presque électrique fait de douleur, de cris, de gémissements, d’angoisse et de mort, Gilchrist Olympio, a accepté quand même serré les mains ensanglantées du bourreau des filles et des fils de son pays sous les yeux ironiques, amusants et obscur, véritable fossoyeur de Obansajo, son mentor d’hier et d’aujourd’hui.

Les politiques sont ils semblables à des scientifiques, qui sont utiles dans la première moitié de leur existence et nuisibles dans la deuxième moitié ? Nous découvrons malheureusement que cette remarque s’applique à merveille dans ce cas de figure.

Eh bien, comme le dit déjà si bien cette citation de Franklin D.Roosevelt, ce qui se passe aujourd’hui entre Gilchrist et le RPT, n’est que la résultante de cette alliance secrète amorcée depuis 2005 à Abuja lorsqu’il a accepté serrer les mains de Faure Gnassingbé en catimini et par ce acte en sacrifiant sur l’autel des intérêts égoïstes et personnels cette lutte que le peuple lui avait assigné. Peine perdue, pauvre peuple qui te délivrera ?

Nous avions, cependant depuis 2008, commencé par dénoncer les élucubrations graves et des lapsus sur les sites d’informations en ligne du Togo de cet homme qui à nos yeux ne nous paraissait plus crédible tant dans ces déclarations que dans ces démarches ici et là. Mais à l’époque, on nous n’avait traité de tous les noms sur les sites, pourtant ce qui se passe maintenant nous conforte.


Le comble est atteint à la veille de ces fameuses élections présidentielles du 04 mars 2010, sur sa candidature ou non et son soi-disant accident dans l’escalier en USA. Quelle histoire rocambolesque ? Ira ou n’ira pas à la présidentielle ?
En fin tacticien et fourbe en politique participative, Jean Pierre FABRE, a peut être senti ce qui se tramait derrière le dos du parti tant l’enjeu est grand et engage l’espoir de tout un peuple.
Selon certaines indiscrétions, il y a un deal entre G. Olympio et F. Gnassingbé à coup de billets de banque à hauteur des dizaines de milliards de francs CFA. Intox ou réalité ? Là aussi, vu l’entêtement de cet homme pour faire rentrer ses amis dans un groupe folklorique nommé de gouvernement Houngbo 2, lève tout ombre de doute dans les esprits des togolais.
Après analyse minutieuse du comportement de G. Olympio contre la volonté des membres du bureau exécutif de son parti, en violation du statut et du règlement intérieur de son parti, nous sommes maintenant de dire sans langue de bois qu’il y ait au-delà de cette fameuse participation ce club d’amis Rpt-AGO, l’existence d’un accord secret à peine voilé.

Lorsque que nous savons que l’argent est le nerf de la guerre, alors nous comprendrons aisément que rien n’est impossible si et seulement si nous considérions d’une manière objective les évènement depuis Abujà en passant par le voyage et sa chute dans les escaliers aux USA, le refus de soutenir ouvertement la candidature de JPF, son refus de reconnaître sa victoire écrasante à ces élections en passant par ces déclarations confuses juste avant la proclamation officielle des résultats en faveur de son maître, le voyage chez le facilitateur Blaise Compaoré et enfin l’annonce d’un GUN auquel ces proches collaborateurs devront naturellement participer, alors nous sommes en mesure de conclure sans nous tromper que vraiment il y a eu bel et bien un deal entre G. Olympio et F. Gnassingbé.

Au demeurant de tout ce qui précède, ce qui paraît absurde immoral et malsain dans cette affaire de complot est que F.Gnassingbé est le rejeton de l’assassin de Sylvanus Olympio, le père de Gilchrist qui par ricochet pactise avec l’assassin de son père ? Il est de toute évidence que Gilchrist Olympio ne pourrait être comparé à son père tant les deux hommes sont diamétralement opposés et incomparable à tout point de vue. L’on ne compare que deux choses comparables. Sieur Gilchrist Olympio tue ou encore mieux assassine de nouveau son propre père défunt.

La vraie question est de savoir si cette équation est-elle trop cornélienne pour Gilchrist Olympio ? Etant entamé par l’âge, voyait-il toute espérance de fondre comme la cire au soleil ou cette attitude est-elle une volonté manifeste de nuire à tout prix à tout un peuple ou seulement à JPF ?

On ne peut pas vouloir une chose et son contraire à la fois !

Mais c’est exactement ce que fait et continue par entretenir G.O. C’est quand même ahurissant que ce monsieur ne peut pas regarder plus loin que le bout de son nez ? Sinon comment comprendre qu’il se réclame d’être l’opposant historique au régime des gnassingbé père et fils, comment vouloir maintenant accepté rentrer dans un gouvernement dirigé par ceux qu’il combattait avant dont il disait tout le mal avant? Cela frôle la démence.
D’autant qu’il n’a même pas été candidat à ces fameuses élections présidentielles du 04 mars dernier. Et si le ridicule tuait.


De toutes les façons, le peuple n’est pas dupe, il sait et connaît celui qui incarne au mieux ses aspirations et la rupture entre le peuple et G.O est consommée. IL a de lui même choisi de pactisé avec les ennemis de la démocratie au Togo et de rentrer par conséquent par un trou de fourmi dans l’histoire de son pays en ramant à contre courant.

Ce qui est important et salutaire, c’est que le peuple souverain qui donne et accorde son crédit et son leadership, a déjà fait son choix en la personne de JPF et de la coalition FRAC-OBUTS pour incarner la lutte inlassable et inaliénable d’un peuple martyrisé, assassiné, violé, affamé, abusé et saigné à blanc par une mafia qui dit pas son nom.

L’histoire mondiale étant en marche, celle du Togo doit l’être aussi. La lutte pour la délivrance de notre pays des mains obscures et maléfiques des gnassingbés, est marche, cette roue tourne déjà à plein régime ce n’est une question de timing. Ce petit pays rectangulaire, connaîtra ses lettres de noblesses de gré ou de force, que le RPT le veut ou non, elle doit partir car son temps est révolu.
Le peuple, ne peut plus supporter cette tragi- comédie. Il s’est toujours prononcé en faveur d’un changement de régime et de système depuis 1998 mais son désire a été toujours anéanti, bafoué et bâillonné par un régime inhumain anachronique et dépassé. Mais son grand étonnement, le peuple continue à se mobiliser comme un seul homme derrière les vrais défenseurs de ses aspirations. Car il est évident que nous ne pouvons compter que sur nous même et sur nos filles et fils au Togo comme de la diaspora.


Et comme Corneille le disait si bien, « À vaincre sans périr, on triomphe sans gloire » Et le peuple souverain, a fait déjà des sacrifices et continue par le faire le jour de la gloire est très proche pour le peuple togolais. C’est pourquoi, nous devons surpasser nos ego et nos intérêts partisans et individuels pour se donner les mains pour rester plus forts et résolument engagés afin de délivrer notre cher pays.

jeudi 4 mars 2010

Togo Présidentielle 2010 : tentative de fraude massive sur le système de transmission des résultats

L’Union Européenne menace ce soir de ne pas reconnaître les résultats si la solution du VSAT n’était pas utilisée.

A moins de 24 heures du lancement du scrutin présidentiel au Togo, la panique gagne les qg des principaux partis d’opposition qui ce soir dénoncent une tentative de fraude massive au niveau de l’acheminement technique des résultats.

En effet, selon l’opposition, le système soutenu par l’Union Européenne, de transmission satellitaire, « VSAT », qui devait être utilisé pour la transmission des résultats au niveau des commission électorales locales sur l’étendue du territoire, aurait été, ce mercredi soir, écarté et préféré à un système de transmission plus classique, par Fax qui selon nos informations serait utilisé en "secours" en cas de dysfonctionnement du système VSAT. Le FAX étant selon les témoignages recueillis auprès des différents leaders de l’opposition, moins fiable que la solution initiale satellitaire et surtout sujet à manipulations aisées et maitrisées en vue de falsification des résultats.

L’Union Européenne menace ce soir de ne pas reconnaître les résultats si la solution du VSAT n’était pas utilisée.


Le monde entier découvre avec la plus grande stupéfaction le vrai visage de ce régime, qui veut se maintenir au pouvoir par des fraudes. Restons mobilisés pour la victoire du Peuple Togolais sur les forces du mal.

Wait and see!

Bon entendeur!!

Les rédactions de Radio France, RFI, RTL et La Croix empêchées de couvrir l’élection présidentielle du 04 Mars 2010 au Togo

Reporters sans frontières dénonce le refus d’accréditation opposé par les autorités togolaises à plusieurs médias français à la veille de l’élection présidentielle du 4 mars 2010. L’organisation soutient les rédactions de Radio France, RFI, RTL et La Croix qui, privées de visas pour le Togo, publient la déclaration suivante :

« Les envoyés spéciaux des rédactions de Radio France, Radio France Internationale, RTL et La Croix se sont vus refuser l’accès au Togo pour y couvrir l’élection présidentielle de ce jeudi. Tous avaient effectué il y a plusieurs semaines les démarches d’accréditation auprès du ministère togolais de la communication. Malgré des relances répétées, cette accréditation, requise pour la délivrance du visa, leur a été refusée. Il leur sera donc impossible d’effectuer le travail de terrain nécessaire à une couverture de qualité de cette élection cruciale. Les directions de France Inter, France Info, RFI, RTL et La Croix s’élèvent contre cette atteinte au droit à l’information. »

Le 23 décembre dernier, Reporters sans frontières avait déjà dénoncé le fait que plusieurs journalistes français peinaient à obtenir un visa pour Lomé dans le cadre de la couverture de la précampagne électorale.

« L’élection présidentielle est un moment fort de la vie politique togolaise. La presse doit pouvoir couvrir en toute liberté ce scrutin, ainsi que la campagne qui le précède. Empêcher certains médias internationaux de couvrir ce vote, c’est jeter d’ores et déjà un voile sur un processus qui devrait offrir toutes les garanties de transparence », a déclaré Reporters sans frontières.

Que ceci donne des idées claires pour ceux qui pensent que la junte au pouvoir depuis 2005 a une quelconque volonté d'organiser une élection transparente et crédible!

A bon entendeur!!!

jeudi 11 février 2010

11 février 2010, il y a déjà 20 ans que Nelson Mandela était devenu un homme libre.

16H00, prison Victor Verster, de Paarl. Après vingt-sept années passées en détention, Nelson Mandela s’apprête à goûter au plaisir de la liberté. La journée sera placée sous le signe de la joie et du chaos.Elle marquera néanmoins un tournant dans l’histoire de l’Afrique du Sud.


Les coulisses de la libération de Nelson Mandela

Le régime de l’apartheid a offert à six reprises de libérer Mandela. Ce dernier a d’abord refusé, jugeant les conditions du gouvernement inacceptables. Mais, vers le milieu des années 1980, le gouvernement de l’apartheid est aux abois. Isolé sur la scène internationale, il peine à réprimer les rassemblements anti-régime dans les townships. Le président PW Botha consent enfin à proposer à Mandela une solution politique négociée que l’ANC réclamait depuis toujours.

Le chef des services secrets, Niel Barnard, approche Mandela à la prison de Pollsmoor, en mai 1988. Il souhaite connaître ses vues sur le concept d’une solution négociée, sur le futur rôle qu’il envisage pour le Parti communiste sud-africain, et s’il prévoit d’abandonner la lutte armée.

Mandela rencontre en secret le président Pieter Willem Botha en juillet 1989. Le chef de l’ANC parle des Afrikaaners et de la guerre anglo-Boer, ce qui séduit le président. En détention à Robben Island, Mandela a appris la langue des Afrikaaners, il s’est penché sur leur histoire, et a lu leurs poètes.


Réalisme

Mais lorsque les autorités soumettent à Mandela l’idée d’un droit de veto pour la minorité blanche au sein des futures institutions, celui-ci s’y oppose avec véhémence. Frederik de Klerk succède à Botha en août 1989. Mandela le rencontre en décembre de la même année. Une fois encore, on le fait entrer en cachette, par le garage.

De Klerk souhaite aller vite. Il sait que son parti politique est du mauvais côté de l’Histoire. Il est surtout réaliste. Le Mur de Berlin est tombé. Le gouvernement de l’apartheid ne peut plus prétendre s’opposer à l’ANC pour enrayer l’expansion communiste. Le 2 février 1990, de Klerk annonce la libération de Mandela. Le 11 février, ce dernier franchit à pied les derniers mètres de sa « longue marche vers la liberté ».


11 février 1990 : Les premiers pas d’homme libre de Mandela


En compagnie de son ex-épouse, Winnie, après sa libération, le 11 février 1990. AFP On lui avait proposé une voiture, mais Nelson Mandela préfère franchir à pied les derniers mètres de sa longue marche vers la liberté. Il pensait seulement saluer les gardiens de la prison de Victor Verster, mais une foule immense l’attend à la grille d’entrée. Il y a ses soutiens, et un attroupement de reporters. Mandela est détendu mais sur ses gardes. Il fait un pas en arrière quand un journaliste lui tend une perche avec au bout, un étrange objet velu. « C’est un micro », lui souffle Winnie. Il croyait que c’était une arme.

Mandela monte en voiture avec Winnie, direction la place de la grande parade du Cap, à une cinquantaine de kilomètres. Le comité de réception n’avait été averti que la veille de sa libération. « Pas assez de temps pour réunir tout le monde », s’inquiète alors Cheryl Carolus, du comité d’organisation. Son équipe avait imprimé des tracts et des pancartes toute la nuit. Enfin, Mandela arrive sur la place de la parade, noire de monde. Sa voiture est encerclée, les sympathisants sont déchaînés, ils tapent sur les carreaux, grimpent sur le capot. La police lui dégage une issue. Mandela se dirige vers le quartier indien où habite son ami l’avocat Dullah Omar.


La sécurité de l’ANC débordée

Sur la place, la foule s’impatiente. Elle était arrivée tôt le matin, il faisait une chaleur écrasante, il n’y avait pas de toilettes, pas d’eau, et toujours pas de Mandela ! L’archevêque Desmond Tutu annonce que Mandela s’exprimera finalement dans le quartier de District Six et il emmène des centaines de personnes avec lui. Un subterfuge pour vider la place et rétablir l’ordre. Cela lui vaudra quelques coups, infligés par ceux qu’il avait dupés.

La police avait proposé de prendre en charge la sécurité de Nelson Mandela. « Nous avions refusé, explique son camarade Mac Maharaj, nous voulions que Mandela soit libre de ses mouvements et indépendant pour son premier jour de liberté, et surtout pas entouré de policiers blancs ! » Mais les responsables de la sécurité de l’ANC sont débordés. Des voyous se mettent à piller des magasins, ils agressent des femmes, il y aura même un mort. Des rastafaris pénètrent dans l’hôtel de ville et donnent encore plus de fil à retordre aux organisateurs de la cérémonie.

Et puis il faut s’occuper de Jesse Jackson. Le révérend américain noir souhaitait absolument accompagner Mandela au balcon. On lui explique que c’est impossible mais il ne veut rien entendre. Son garde du corps saisit même Johnny de Lange, aujourd’hui député de l’ANC, à la gorge. Finalement Jackson renonce. Mandela arrive enfin. Il se présente au balcon, lève le poing, et crie à la foule « Amandla », elle répond « Ngawethu », le pouvoir est à nous !


Nicolas Champeaux - RFI

Une conscience noire dans les geôles de l’apartheid

Nelson Mandela, leader de l’ANC, le Congrès national africain, en 1961. AFP En retrouvant la liberté, un dimanche, le 11 février 1990, Nelson Mandela a recouvré un destin, dans le droit fil du mythe qu’il était devenu en 27 ans de prison.« Malgré mes soixante-et-onze ans, j’ai senti que ma vie recommençait. Mes dix mille jours de prison étaient finis », écrivit-il plus tard dans son auto-biographie, Long Walk to Freedom. Cette deuxième vie serait celle d’un président de la République arc-en-ciel et d’une autorité morale universelle. La première aura été celle d’un freedom fighter, un combattant de la liberté, un adepte de la non-violence conduit à la lutte armée par la ségrégation raciale, un « terroriste » au temps où l’idéologie de l’apartheid s’affichait comme ligne de défense de l’Occident travaillé par la guerre froide, un « communiste » (qu’il n’a jamais été) dans une Afrique du Sud où même le nationalisme était white only, réservé aux Afrikaners, les « Africains » blancs de souche boer.

Nelson Rolihlahla Mandela est né le 18 juillet 1918 dans le village de Qunu, près d’Umtata, au Transkei. Il appartient à une lignée royale Xhosa du clan Madhiba, dont le nom a désormais fait le tour du monde comme raccourci affectueux pour désigner le fils de Henry Mgadla Mandela, un chef Thembu qui le laisse orphelin à 12 ans. Envoyé à la cour du roi, Rolhlahla se prépare à assurer la succession à la chefferie, à l’école des pasteurs méthodistes d’abord, puis, en 1938 à l’University College for Bantu de Fort Hare, seul établissement secondaire habilité à l’époque à recevoir des « non-Blancs ».


Nationalisme et pacifisme

Les fondateurs blancs de Fort Hare entendaient former une élite noire capable de servir leur dessein colonial. Mais face à la conjugaison d’esprits éveillés, l’épreuve de la réalité étant la plus forte, l’université « bantoue » s’est transformée en pépinière du nationalisme d’Afrique australe, d’où sortirent notamment les frères ennemis zimbabwéens Joshua Nkomo et Robert Mugabe ou le « père de la Nation » zambienne, Kenneth Kaunda.

Derrière les expériences propres à chacun des jeunes gens se profilent des peuples déchus de leurs droits de citoyens et confinés dans la misère par une barrière de couleur défendue par les pouvoirs blancs, un fusil à la main et une bible dans l’autre. Les colons ont fait de l’identité noire une condition sociale. Une conscience noire est en gestation. Reste à trouver les armes pour la défendre. A Fort Hare, Mandela discute de l’enseignement du Mahatma Ghandi (né en Afrique du Sud) avec son meilleur ami, Oliver Tambo (mort le 24 avril 1993). Convaincu des vertus de la non-violence, il découvre aussi, non sans scepticisme, les thèses marxistes introduites clandestinement dans les chambrées studieuses par le South african communist party (SACP), interdit.

En 1940, Mandela et Tambo sont chassés de Fort Hare après avoir conduit une grève pour empêcher que le Conseil représentatif des étudiants soit transformé en simple chambre d’enregistrement. Il finira ses études par correspondance. Pour les financer, il se fait embaucher, en 1941, comme vigile aux Crown Mines de Johannesburg. Le choc est violent dans l’univers minier du développement séparé où la richesse des Blancs ruisselle dans la sueur et le sang des Noirs. Nelson Mandela a 23 ans, une stature de boxeur. Servir l’ordre économique de la ségrégation raciale en maniant la chicotte, le jeune homme entrevoit le privilège douteux que sa naissance lui réserve. Quelques mois plus tard, une rencontre avec Albertina, l’épouse d’un militant de la cause noire, Walter Sisulu, fait bifurquer son destin. Walter Sisulu l’emploie dans sa petite agence immobilière, lui paye des cours de droit et le place dans un cabinet d’avocats blancs, des juifs communistes opposés à la ségrégation raciale.


Programme d’action unitaire

Oliver Tambo a rejoint son ami Mandela à Johannesburg, comme professeur de mathématiques. Les jeunes gens épousent des collègues infirmières d’Albertina Sisulu. Ils partent s’installer dans la township d’Orlando où leur rencontre avec l’instituteur zoulou Anton Lembede sera déterminante. En effet, après l’instauration de la discrimination raciale qui fonde le « développement séparé », concocté après la guerre des Boers (contre l’imperium anglais) en 1902, au lendemain de l’institution, en 1911, du « colour bar » qui limite le droit au travail des non-Blancs, ces derniers ont entrepris d’organiser une résistance. Dans les années quarante, elle paraît bien essoufflée. Anton Lembede, Nelson Mandela, Walter Sisulu et Oliver Tambo vont tenter de ranimer la flamme et de lui donner des couleurs nationalistes en créant, en 1944, une ligue de la jeunesse au sein de l’ANC dirigé alors par le docteur Alfred Xuma.

Fondé à Bloemfontein en 1912, l’African native national congress (ANNC) avait abandonné son initiale coloniale « native » (indigène), en 1923, pour devenir ANC. Largement inspiré par les idées légalistes du promoteur de l’émancipation des Noirs américains, Booker T. Washington, l’ANC avait entrepris d’informer la communauté noire sud-africaine sur ses droits ou ce qui en restait, faisant aussi campagne, par exemple, contre la loi sud-africaine sur les laissez-passer. Mais les revendications de l’ANC avaient fini par s’user sur la soif de respectabilité de ses dirigeants et sur la violence de la répression du pouvoir blanc. Avec la ligue de la jeunesse, la Youth League, l’ANC prend un tournant qui lui permet d’avoir une action efficace, lors des grandes manifestations de mineurs en 1946 et 1949. Mandela est élu secrétaire général de la ligue en 1947, puis président peu après.

En 1949, l’ANC adoptera le programme d’action de la Youth League qui réclame « la fin de la domination blanche ». Entre temps, le Parti national (PN), au pouvoir à Pretoria depuis 1948, a érigé l’apartheid en idéologie et en programme de gouvernement. Albert Luthuli (prix Nobel de la paix en 1960) préside l’ANC.
En 1951, Tambo et Mandela sont les deux premiers avocats noirs inscrits au barreau de Johannesburg. L’année suivante, ils ouvrent un cabinet ensemble. En 1950, les principales lois de l’apartheid ont été adoptées, en particulier le Group areas act qui assigne notamment à « résidence » les Noirs dans les bantoustans et les townships. Le Supression communist act inscrit dans son champ « anti-communiste » toute personne qui « cherche à provoquer un changement politique, industriel, économique ou social par des moyens illégaux ».

Bien évidemment, pour l’apartheid il n’y a pas de possibilité de changement légal. Mais en rangeant dans le même sac nationalistes, communistes, pacifistes et révolutionnaires, il ferme la fracture idéologique qui opposait, justement, ces derniers au sein de l’ANC. Pour sa part, Nelson Mandela rompt avec son anti-communisme chrétien intransigeant pour recommander l’unité de lutte anti-apartheid entre les nationalistes noirs et les Blancs du SACP.


Désobéissance civile et clandestinité

Elu président de l’ANC pour le Transvaal et vice président national de l’ANC, Nelson Mandela est également choisi comme « volontaire en chef » pour lancer en juin 1952 une action de désobéissance civile civile de grande envergure à la manière du Mahatma Ghandi, la « défiance campaign », où il anime des cohortes de manifestants descendus en masse dans la rue. La campagne culmine, en octobre, contre la ségrégation légalisée et en particulier contre le port obligatoire des laissez-passer imposé aux Noirs. Tout un arsenal de loi sur la « sécurité publique » verrouille l’état d’urgence qui autorise l’apartheid à gouverner par décrets. Condamné à neuf mois de prison avec sursis, le charismatique Mandela est interdit de réunion et assigné à résidence à Johannesburg. Il en profite pour mettre au point le « Plan M » qui organise l’ANC en cellules clandestines.

La répression des années cinquante contraint Mandela à faire disparaître son nom de l’affiche officielle de l’ANC mais ne l’empêche pas de participer en 1955 au Congrès des peuples qui adopte une Charte des Libertés préconisant l’avènement d’une société multiraciale et démocratique. Le Congrès parvient, en effet, à rassembler l’ANC, le Congrès indien, l’Organisation des métis sud-africain (SACPO), le Congrès des démocrates -composé de communistes proscrits depuis 1950 et de radicaux blancs- ainsi que le Congrès des syndicats sud-africains (SACTU). Le 5 décembre 1956, Nelson Mandela est arrêté avec Walter Sisulu, Oliver Tambo, Albert Luthuli (prix Nobel de la paix 1960) et des dizaines de dirigeants du mouvement anti-apartheid. Ils sont accusés, toutes races et toutes obédiences confondues, de comploter contre l’Etat au sein d’une organisation internationale d’inspiration communiste. En mars 1961, le plus long procès de l’histoire judiciaire sud-africaine s’achève sur un non-lieu général. L’ANC estime avoir épuisé tous les recours de la non-violence.

Le 21 mars 1960, à Sharpeville, la police de l’apartheid transforme en bain de sang (69 morts et 180 blessés) une manifestation pacifique contre les laissez-passer. L’état d’urgence est réactivé. Des milliers de personnes font les frais de la répression terrible qui s’ensuit dans tous le pays. Le 8 avril, l’ANC et le Congrès panafricain (le PAC né d’une scission anti-communiste) sont interdits. Cette même année de sang, Nelson épouse en deuxièmes noces Winnie, une assistante sociale, et entre en clandestinité. En mai 1961, le succès de son mot d’ordre de grève générale à domicile, « stay at house », déchaîne les foudres de Pretoria qui déploie son grand jeu militaro-policier pour briser la résistance. En décembre, l’ANC met en application le plan de passage graduel à la lutte armée rédigé par Nelson Mandela. Avant d’en arriver à « la guérilla, le terrorisme et la révolution ouverte », Mandela préconise le sabotage des cibles militaro-industrielles qui, écrit-il, « n’entraîne aucune perte en vie humaine et ménage les meilleures chances aux relations interraciales ».


Sabotages et lutte armée

Le 16 décembre 1961 des explosions marquent aux quatre coins du pays le baptême du feu d’Umkhonto We Sizwe, le « fer de lance de la Nation », la branche militaire de l’ANC. D’Addis-Abeba en janvier 1962 où se tient la conférence du Mouvement panafricain pour la libération de l’Afrique australe et orientale, à l’Algérie fraîchement indépendante d’Ahmed Ben Bella où il suit une formation militaire avec son ami Tambo, Nelson Mandela sillonne l’Afrique pour plaider la cause de l’ANC et recueillir subsides et bourses universitaires. Le pacifiste se met à l’étude de la stratégie militaire. Clausewitz, Mao et Che Guevara voisinent sur sa table de chevet avec les spécialistes de la guerre anglo-boers. A son retour, il est arrêté, le 5 août 1962, grâce à un indicateur de police, après une folle cavale où il emprunte toutes sortes de déguisements. En novembre, il écope de 5 ans de prison pour sortie illégale du territoire, mais aussi comme fauteur de grève. Alors qu’il a commencé à purger sa peine, une deuxième vague d’accusations va le clouer en prison pour deux décennies de plus. Les services de l’apartheid sont parvenus à infiltrer l’ANC jusqu’à sa tête. Le 11 juillet 1963, les principaux chefs d’Umkhonto We Sizwe tombent dans ses filets. Avec eux, dans la ferme de Lilliesleaf, à Rivonia, près de Johannesburg, la police de Pretoria met la main sur des kilos de documents, parmi lesquels le plan de passage à la lutte armée signé Mandela. Le 9 octobre 1963, il partage le banc des accusés du procès de Rivonia avec sept compagnons : Walter Sisulu, Govan Mbéki dit Le Rouge (le père du futur président sud-africain Thabo Mbeki), Raymond Mhlaba, Elias Mtsouledi, Andrew Mlangeni, Ahmed Kathrada, Denis Goldberg et Lionel Bernstein.

En avril 1964, Mandela assure lui-même sa défense en une longue plaidoirie où il fait en même temps le procès de l’apartheid. « J’ai lutté contre la domination blanche et contre la domination noire. J’ai défendu l’idéal d’une société démocratique et libre dans laquelle tous les individus vivraient ensemble en harmonie et bénéficieraient de chances égales. C’est un idéal pour lequel j’espère vivre et que j’espère voir se réaliser. C’est un idéal pour lequel, s’il le faut, je suis prêt à mourir », dit-il avant d’accueillir sans ciller le verdict attendu de l’apartheid, la prison à perpétuité pour tous, à l’exception de Bernstein, acquitté. Conformément aux principes de la ségrégation raciale, le Blanc Denis Goldberg est incarcéré à Pretoria. Les autres prennent le ferry qui les conduit au bagne de Robben-Island, au large du cap « de Bonne espérance ». Mandela y restera dix-huit ans, jusqu’en avril 1982 où il est transféré secrètement dans le quartier de haute sécurité de la prison de Pollsmoor, à vingt kilomètres du Cap. Son régime de détention sera bien plus tard allégé, l’apartheid tentant de le récupérer en vain plusieurs fois, jusqu’à ce que le plus ancien prisonnier de conscience du monde, Nelson Rolihlahla Mandela, « Madiba », arrache la liberté de construire la nation arc-en-ciel de ses vœux, le 11 février 1990.

mardi 9 février 2010

Des Fraudes potentielles pour l'élection présidentielle de 2010 au Togo

On ne le dira assez, les élections présidentielles sentent le parfum du déjà vu( made Rpt). Il suffit le visionner cette émission:

http://www.rfo.fr/france-o/le-zoom-afrique/togo-election-presidentielle_17543.html
(Il suffit de copier-coler ce lien dans votre moteur de recherche et le tour est joué)

A vous de juger et de comprendre que des fraudes et des massacres sont certainement planifiés par Faure Gnassingbé et sa bande dans l'ultime but de rester au pouvoir.

Bon entendeur.

lundi 11 janvier 2010

L' ACCORD MULTILATERAL SUR L’INVESTISSEMENT (AMI), EST UN ENNEMI DE LA DEMOCRATIE

L'AMI est un accord économique international négocié dans le plus grand secret depuis 1995 sous l'égide de l'OCDE, et dont les conséquences constituent une menace sans précédent pour la démocratie.

Les médias, qui appartiennent pour la plupart à des multinationales favorables à l'AMI, ont été d'une extraordinaire discrétion sur l'existence et le contenu de ce traité, malgré sa portée historique.
Le principe central de l'AMI est de créer tout un ensemble de droits nouveaux pour les multinationales, au détriment des états et des populations, et sans aucune obligation en contrepartie.

Les dispositions de l'AMI permettraient notamment à une multinationale de traîner un Etat en justice (devant une nouvelle juridiction internationale prévue par le traité) dès lors que des réglementations de cet état créent des différences de traitement entre les investisseurs nationaux et étrangers, ou encore si ils créent des conditions de concurrence déloyale.
Ces dispositions semblent anodines, mais leur portée touche presque tous les domaines de l'intervention des Etats. Ainsi, les lois en matière de protection de l'environnement pourront être annulées si elles sont plus sévères que dans d'autres pays où l'investisseur est établi. De même, les subventions versées par les états au secteur culturel, ou à l'éducation publique, sont autant de conditions de concurrence déloyale par rapport à des pays où ces secteurs ne sont pas subventionnés par l'état.

Avec l'AMI, les "investisseurs" pourront exiger l'annulation des lois nationales, et obtenir des états une indemnisation financière du préjudice subi.
Concrètement, l'AMI signifie l'abdication des Etats en faveur des multinationales, et la fin de tout pouvoir réel des gouvernements élus. Il signifierait la fin de la démocratie, en vidant le bulletin de vote de tout contenu réel.


1. La France, l'Europe, et l'AMI

En 1998, après trois ans de négociations que les gouvernements et les médias avaient tenues secrètes, un vaste mouvement d'intellectuels, d'artistes, et d'associations citoyennes comme Attac a contraint nos responsables politiques à avouer l'existence des négociations sur l'AMI et à ouvrir un débat public.
Le 14 Octobre 1998, à l'occasion d'une question posée à l'Assemblée Nationale, Lionel Jospin a annoncé que la France ne participerait plus aux négociations de l'AMI. (voir le texte intégral de la déclaration du Premier Ministre qui définissait officiellement la position française sur l'AMI). Le refus de la France avait alors encouragé les réticences d'autres pays, et provoqué l'arrêt des négociations de l'AMI. Mais au début de l'année 2000, le gouvernement Jospin était revenu à une attitude beaucoup plus conciliante vis à vis du processus de mondialisation.
En Novembre 2000, lors du sommet européen de Biarritz, le gouvernement français avait donné son accord à une modification de l'article 133 du Traité d'Amsterdam, en vue de permettre à la Commission Européenne de négocier les futurs accords multilatéraux à la place des états. Si cette mesure est adoptée, les états n'auront plus aucun moyen de s'opposer aux futurs accords de type AMI. Bientôt, les états européens se trouveront engagés par des accords qu'ils n'auront pas signés, et pour lesquels ni les parlementaires ni les citoyens n'auront été consultés.
Entre temps, l'AMI est redevenu d'actualité: les négociations ont repris fin 2002, cette fois dans le cadre de l'OMC au lieu de l'OCDE.

En plus de l'AMI, des nouveaux projets de traités multilatéraux similaires ont vu le jour, notamment le traité "NTM" (Nouveau Marché Transatlantique), conduit par le commissaire européen Leon Brittan, et surtout l'AGCS (Accord Général sur le Commerce des Services).

Comme l'AMI, le NTM et l'AGCS visent à réduire le pouvoir économique des états, et à démanteler méthodiquement et l'ensemble des réglementations sociales et environnementales.


2. NAFTA, FTAA ou ZLEA, l'AMI du continent américain

Les Etats-Unis, le Canada, et le Mexique sont déjà unis depuis 1994 par un accord multilatéral similaire à l'AMI. Comme l'AMI, ce traité appelé "NAFTA" (North America Free Trade Agreement, ou ALENA en français : Accord de Libre-Échange Nord Américain) comporte des clauses qui permettent aux entreprises de porter plainte contre les états pour obtenir l'annulation des législations environnementales ou sociales qui constituent des entraves à la liberté totale du commerce. Depuis l'adoption de cet accord, plusieurs lois de protection de l'environnement ont déjà été annulées aux Etats Unis, au Canada, et au Mexique.
Lors du "Sommet des Amériques" d'Avril 2001, le NAFTA a été étendu à tous les pays d'Amérique du Nord et d'Amérique du Sud, à l'exception de Cuba. Le nom du nouvel accord est FTAA (en français ZLEA, Zone de Libre Echange des Amériques). Il entrera en vigueur en 2005. Lors de la signature de l'accord à Québec, la ville a été transformé en camp retranché avec des grillages de 3 mètres de haut, afin de tenir à distance les manifestations citoyennes contre la mondialisation, et des milliers de personnes ont été refoulées à la frontière avec des contrôles et des méthodes dignes de l'ancienne Union Soviétique (fouille des personnes, de leurs documents et du contenu de leur ordinateur, etc.).

Les manifestations qui ont quand même eu lieu à Québec contre le FTAA ont fait l'objet d'une répression incroyablement violente. De jeunes manifestants ont été mutilés à vie par des grenades ou les balles en caoutchouc tirées délibérément à faible distance par les policiers, au mépris des règles légales prévues pour l'utilisation de ces armes.
Tout cela en dit long sur le caractère "démocratique" de ces accords.
Vous pouvez alors comprendre les violentes répressions policières contres des manifestations anti-mondialisation dans le monde entier avant et pendant ces divers sommets internationaux.


En somme, ce qui nous amène à dire que la démocratie en réalité n’existe que de nom face à ces multinationales et face à ces accords internationaux dans lesquels le citoyen n’est qu’un objet. Nous sommes dans l’ère de la démocratie de façade ou d’un semblant de démocratie.