vendredi 31 décembre 2010

WikiLeaks met en cause Bongo, Chirac et Sarkozy pour financer sa compagne

Le défunt président gabonais aurait détourné quelque 30 millions d'euros. Dont une partie vers la classe politique française...

Près de 30 millions d'euros détournés de la Banque des Etats d'Afrique centrale (BEAC) à son profit par Omar Bongo et qui auraient également profité à des partis français: les notes diplomatiques américaines divulguées par Wikileaks et visibles ce mercredi sur le site de l'un de ses partenaires, le quotidien espagnol El Pais, pourrait embarrasser la classe politique hexagonale.

L'information a été fournie, quatre jours après la mort du président gabonais, en juin 2009, par un haut fonctionnaire de la BEAC à un diplomate de l'ambassade américaine au Cameroun.

Selon cette même source, "les dirigeants gabonais ont utilisé les fonds détournés pour leur enrichissement personnel et, suivant les instructions de Bongo, ont remis une partie de l'argent à des partis politiques français, y compris en soutien au président Nicolas Sarkozy".

L'argent aurait profité "aux deux camps, mais surtout à droite, en particulier à Chirac mais aussi Sarkozy". "Bongo était le président africain préféré de la France", précise le fonctionnaire.

La BEAC regroupe les réserves des Etats membres de la Communauté économique et monétaire d'Afrique centrale: le Gabon (qui en désigne le gouverneur), le Cameroun (où est situé le siège), la République du Congo, la République centrafricaine, le Tchad et la Guinée Equatoriale.

Selon le télégramme, datant de juillet 2009, le gouverneur de la BEAC, le Gabonais Philip Andzembe, avait placé en secret 500 millions d'euros dans un investissement à haut risque de la banque française Société Générale.

Après que ce placement non autorisé a été rendu public, un audit de la BEAC a été mené et "a révélé des malversations encore plus larges et plus audacieuses, liées à la hiérarchie des officiels gabonais, révèle le fonctionnaire à l'origine de cette information. L'enquête interne a montré que 36 millions de dollars (environ 28 millions d'euros, ndlr) ont été détournés via des chèques à des hauts responsables du Gabon".

Le clan au pouvoir au Gabon, "dont le défunt président Omar Bongo et son fils Ali, ministre de la Défense et candidat à la présidence (il a été élu depuis à la tête du pays, ndlr), a bénéficié du détournement de fonds", indique le document.

"Cette ambassade n'est pas en mesure de vérifier la véracité de l'accusation selon laquelle des hommes politiques français ont bénéficié du détournement de fonds", se contente de conclure le câble, signé de l'ambassadeur américain au Cameroun, Janet Garvey.

Une enquête est en cours en France sur le patrimoine dans l'Hexagone de trois présidents africains et de leurs proches, dont Omar Bongo, suite à une plainte de Transparency International, une ONG spécialisée dans la lutte contre la corruption.

samedi 11 décembre 2010

Droit à la vérité: Hold-up électoral Rfi raconte comment Alassane Dramane Ouattara a enlevé Bakayoko Youssouf

Le hold-up électoral tenté par Alassane Ouattara, a été bien préparé par Guillaume Soro et des diplomates.

Le jeudi 2 décembre 2010, alors que la Cei n’a pu donner les résultats de la présidentielle dans le délai et qu’elle a même transmis le dossier au Conseil constitutionnel, Soro et des diplomates ont demandé à Youssouf Bakayoko de franchir le rubicond et de proclamer les résultats.

C’est le correspondant de la radio Rfi à Abidjan, Cyril Ben Simon, qui le raconte dans un reportage passé inaperçu, que voici : «Tout commence par un sms anonyme en fin de matinée Celui-ci annonce une conférence de presse du Rhdp à 14h 30 à l’Hôtel du Golf. Après des discussions avec des bonnes sources, très vite, le message s’avère en fait être un leurre pour mobiliser les journalistes. La vérité, c’est que Youssouf Bakayoko, le Président de la Cei, doit venir annoncer ici, les résultats provisoires de l’élection présidentielle. Et voilà, l’attente se prolonge et les reporters sur les lieux s’impatientent. Ils n’y croient plus et nombreux sont ceux qui quittent les lieux pour une annonce du Conseil constitutionnel prévue à 15h. Quelques-uns restent après qu’une bonne source ait conseillé de ne pas partir.

En fait, en coulisses, depuis le matin, Guillaume Soro et plusieurs ambassadeurs s’activent pour convaincre le Président de la Commission électorale de franchir le rubicond et de proclamer les résultats en sa possession. Leurs arguments paient et vers 16h, Youssouf Bakayoko sort de son silence. Seul, sans la présence des autres commissaires ni du corps diplomatique, il annonce en un peu plus de trois minutes, que Alassane Ouattara est le vainqueur de l’élection présidentielle avec 54,1% des voix. Quelques secondes après, une joie indescriptible envahit le hall de l’hôtel où est réuni tout l’état-major de l’opposition. Moins d’une heure plus tard, c’est Alassane Ouattara qui vient faire une déclaration aux journalistes. Mais la sérénité est de courte durée, puisque dès l’après-midi, les controverses éclatent lorsque le Conseil constitutionnel affirme que les résultats proclamés par la Cei n’ont plus aucune valeur légale. Cyril Ben Simon, Abidjan, Rfi».

Alors qu'au Togo, l'opposition n'a jamais tenté ce genre de manipulation et pourtant elle a toujours gagné toutes les élections présidentielles sous feu Etienne Eyadema Gnassingbé et sous son rejeton de Faure?

Nonobstant, ces nombreuses victoires, la communauté internationale des intérêts de deux poids, deux mesures, n'a jamais soutenu ni de près et ni de loin cette opposition togolaise. Et cette opposition n'a jamais financé aucune rébellion au Togo mais dont les sympathisants se font et continuent par se faire massacrer à chaque élection et surtout après au nez et à la barbe de cette communauté internationale des intérêts. De qui se moque-t-on au juste!!!

Ce modèle inventé et soutenu par cette communauté internationale à double vitesse, a été déconstruit de fond en comble par la vigilance de l'entourage de Gbagbo qui ne se sont pas faits prendre à ce jeu nauséabond et qui devrait avoir pour corollaire une destabilisation programmée de la Côte-d'Ivoire. Voilà que le fauteur de trouble se victimise et se crie à gueule déployée au vol et demande à Gbagbo de quitter le pouvoir quand on perd une élection comme s'il n'a pas organisé cette manipulation des résultats en sa faveur. Ayant préparé son coup depuis tacitement avec la communauté internationale des intérêts comme chez d'orchestre Sarkozy et ses sbires de la françafrique, qui lui aurait balisé la voie.

En somme, il est devenu évident que la démocratie, n'aura pas lieu en Afrique par le fait que ces pays développés sont eux-mêmes les torpilleurs et tuent dans l'oeuf de tous efforts. comme pour nous signifier que les africains ne doivent pas jouir des privilèges de leur construction ou même de la création de leur modèle et pour ainsi dire en garder le monopole absolu.

samedi 4 décembre 2010

Les vieux démons vont-ils resurgir en Côte d'Ivoire?

Malgré la victoire officielle d'Ouattara, le conseil constitutionnel a déclaré Laurent Gbagbo vainqueur de l'élection présidentielle. L'ONU, la France et les Etats-Unis l'invitent à s'incliner, la Côte d'Ivoire risquant de s'enfoncer dans le chaos.

La tension est montée d'un cran hier en Côte d'Ivoire entre les partisans du président sortant Laurent Gbagbo et son opposant Alassane Ouattara. Ce dernier, déclaré officiellement vainqueur de l'élection avec 54 % des voix, s'est réaffirmé « président élu de la République de Côte d'Ivoire. Je demande à toutes les institutions, notamment les forces armées nationales, la gendarmerie, la police, d'assumer leur mission de protection des personnes et des biens sur l'ensemble du territoire ».

Mais le chef de l'Etat ivoirien Laurent Gbagbo ne l'entend pas ainsi. Après avoir été à son tour proclamé hier vainqueur de la présidentielle par le Conseil constitutionnel, qui lui est inféodé, il a durci sa position : les frontières ont été bouclées, les médias étrangers muselés et le représentant de l'ONU menacé d'expulsion.

Une annonce proférée après la reconnaissance par le chef des Nations unies Ban Ki-Moon de la victoire d'Alassane Ouattara. L'Union européenne lui a immédiatement emboîté le pas, avant que Nicolas Sarkozy ne le félicite à son tour. Le président français a lancé « un appel au président Laurent Gbagbo et à tous les responsables civils et militaires ivoiriens pour qu'ils respectent la volonté du peuple et s'abstiennent de toute initiative de nature à provoquer la violence ».

Prenant acte des déclarations des Nations unies, les Etats-Unis ont à leur tour reconnu la victoire de l'ancien Premier ministre ivoirien. « La Côte d'Ivoire est désormais à la croisée des chemins. J'appelle toutes les parties, dont le président sortant Laurent Gbagbo, à reconnaître et respecter ce résultat », a déclaré hier soir Barack Obama.

« On nous vole notre victoire ! »
Laurent Gbagbo se retrouve donc seul, face à la rue. Toujours hier soir, des partisans d'Alassane Ouattara ont dressé des barricades et brûlé des pneus dans des quartiers populaires d'Abidjan, pour protester contre lui. « On nous vole notre victoire ! », criait l'un d'eux.

Mais à Yopougon (ouest), fief du chef de l'Etat où les forces de l'ordre s'étaient déployées en nombre aux points stratégiques, ses inconditionnels avaient exulté quelques heures plus tôt aux cris de « Gbagbo président » et « on a installé Gbagbo ». « On s'en fout de l'ONU, on s'en fout des Blancs », lançaient quelques-uns au bord d'une route.

Hier soir, pour les Occidentaux restés sur place, l'incertitude et la crainte prévalaient, un retour de la guerre civile planant dangereusement au-dessus du pays.

Les jours à venir nous permettront de mieux savoir et comprendre qui fait quoi et pourquoi. Peut-être cela nous éviterait d'aller trop en jugement quand on sait que des élections en Afrique est un tremplin pour des trafiquants de tout bord.

Wait and see!!!