vendredi 25 décembre 2009

IL N’Y A PAS DE DOUTE, NOUS SOMMES SUR UNE MEME PLANETE MAIS VIVONS DANS DEUX MONDES AUX LOIS DISPARATES

Ces dernières années ont vu s'instituer une divergence croissante entre d'un coté: l'ordre défini par la loi, les valeurs humanistes prônées au public et de l'autre coté: l'ordre avéré dans la réalité les valeurs dictées par les nécessités du pouvoir et du profit économique.


Le premier ordre, celui officiellement proclamé, s'applique au "monde d'en-bas": le public, les citoyens ordinaires.
Le second ordre, celui qui régit réellement la société, s'applique au "monde d'en-haut": les détenteurs du pouvoir économique et les organisations.


Des lois conçues pour ne pas être appliquées


Une application typique de ce principe est de faire voter une loi qui répond aux attentes des citoyens et qui va dans le sens de l'intérêt général: protection des libertés et des droits individuels, protection écologique, protection du consommateur, législation du travail et droits des salariés, etc...
Mais dans la pratique, les moyens financiers et humains alloués à l'application de la loi seront largement et délibérément insuffisants.
Au Togo, il y a eu la création des commissions de diverses comme celle contre la corruption, qui il faut le dire n’était composée des gens qui ne sont pas blancs (corrompus comme le mot), et qui sont savent que les plus grands voleurs et voyous dans le pays sont ceux qui sont au pouvoir (c’est- à- dire la junte-mafia) et qui les ont nommé. Depuis lors, cette commission a disparu comme le sel dans la sauce. Et comme enchantement, le rejeton assassin, Faure Gnassingbé, crée aussi une commission nommée vérité et réconciliation. Ici aussi on constate que les premiers responsables qui doivent être arrêtés et traduire en justice sont au pouvoir.
Le comble de la dérision est que ces différentes commissions n’ont aucune légitimité et n’ont aucun moyen cœrcitif comme tel. Elles ne sont que l’ombre d’elles-mêmes.

Par exemple en France, le législateur a créé la Commission Informatique et Libertés pour protéger les libertés individuelles contre les fichiers informatiques abusifs.
Mais dans le même temps, le budget alloué à la CNIL ne lui permet de payer qu'une vingtaine d'inspecteurs (dont seulement 2 informaticiens!) pour surveiller l'ensemble des administrations et entreprises françaises. En 22 ans et sur 33.000 plaintes, la CNIL n'a délivré que 47 avertissements et n'a transmis que 16 affaires à la Justice.
Même en cas de poursuites, la peine encourue se limite à une amende dérisoire comparée au pouvoir et aux profits rendus possibles par les fichiers illicites.
A l'inverse, un citoyen ordinaire qui jouerait au pirate informatique à l'encontre d'une multinationale est assuré d'être condamné à la prison et à une forte amende.



2 poids, 2 mesures

C'est aujourd'hui une évidence pour tout le monde qu'il existe deux poids et deux mesures, selon que l'on soit riche et puissant, ou que l'on soit un citoyen ordinaire. L’exemple typique entre temps est la condamnation à la prison du français José Bové pour avoir arraché des plants de maïs transgénique, alors que des hommes politiques et des chefs d'entreprise bénéficient de l'impunité pour de graves affaires de corruption, détournement de fonds, malversations, ou encore pour des crimes contre l'environnement.
La règle générale est que pour les dirigeants et les organisations du pouvoir économique, on laisse la liberté totale de s'enrichir en exploitant et en détruisant des vies par la misère ou la pollution. On leur accorde aussi la liberté de détruire la nature, les forêts, les paysages, la bio-diversité, condamnant du même coup notre avenir et celui des générations futures, perpétrant ainsi un crime contre l'humanité et contre le monde vivant dans son ensemble.
Pour les autres, pour le petit contribuable soupçonné d'avoir fraudé le fisc d'une somme dérisoire, pour le contrevenant au code de la route ou à l'une des nombreuses réglementations s'appliquant au citoyen ordinaire, on prévoit des peines rigoureuses et des agents administratifs efficaces et en grand nombre.

Aux uns, on accorde toujours plus de "déréglementation" et de "libéralisme". Pour les autres, on prévoit une réglementation toujours plus abondante et contraignante.
Dans le même temps, les normes de pollution industrielle sont laxistes, les transporteurs routiers font rouler au-delà des heures réglementaires des camions polluants et dangereux, et les armateurs font circuler des poubelles flottantes sur les océans. Dans ce cas le continent africain en est un exemple palpable en matière de poubelle sans que personne ne s’en émeuve ?
Le citoyen doit respecter des normes scrupuleuses pour obtenir le permis de forage dans sa maison, alors que le pouvoir et l’industriel peuvent enlaidir l'environnement avec ses usines ou ses hypermarchés construits au moindre coût et donc sans aucun soucis d'esthétique ou d'intégration dans l'environnement. Des exemples sont légions sur notre continent.
De même, la vente de drogue par des petits trafiquants est sévèrement réprimandée, mais les industries agro-alimentaires et pharmaceutiques ont toute la liberté d'empoisonner des populations entières avec:
- les tranquillisants et les somnifères dont l'effet d'accoutumance est similaire aux drogues dures
- les médicaments aux effets secondaires reconnus
- les pesticides répandus dans l'environnement et dans l'eau
- les produits chimiques cancérigènes présents dans l'alimentation
- les viandes frelatées et saturées en hormones, antibiotiques, et anxiolytiques
- les OGM dont l'innocuité est loin d'être prouvée



2 morales


Le citoyen ordinaire est invité à respecter la faune et la flore lorsqu'il se trouve dans un site naturel. Mais dans le même temps, des décharges industrielles illégales sont tolérées, et des sites naturels magnifiques sont saccagés pour l'exploitation forestière, ou pour des projets immobiliers ou industriels.
Le citoyen ordinaire est encouragé à la tolérance, au respect des autres. Mais pour les dirigeants économiques, la vie humaine est évaluée en dollars, et sa valeur estimée est négative pour les personnes "à la charge de la société".



Pour résumer, il existe 2 ordres, 2 systèmes de valeurs. L'un, officiel, est destiné au bon peuple. L'autre, officieux, est destiné aux membres des classes dirigeantes.
Pour les uns, on prône le respect de la nature, le respect des autres, la tolérance, la gentillesse et la générosité.


Pour les autres, il est bien compris que la gentillesse est synonyme de bêtise, et la générosité est une preuve de naïveté. Quant au respect de la nature et des individus, ils ne doivent être pris en compte que dans les rares cas ou cela n'entre pas en contradiction avec la maximisation du profit.

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