samedi 4 décembre 2010

Les vieux démons vont-ils resurgir en Côte d'Ivoire?

Malgré la victoire officielle d'Ouattara, le conseil constitutionnel a déclaré Laurent Gbagbo vainqueur de l'élection présidentielle. L'ONU, la France et les Etats-Unis l'invitent à s'incliner, la Côte d'Ivoire risquant de s'enfoncer dans le chaos.

La tension est montée d'un cran hier en Côte d'Ivoire entre les partisans du président sortant Laurent Gbagbo et son opposant Alassane Ouattara. Ce dernier, déclaré officiellement vainqueur de l'élection avec 54 % des voix, s'est réaffirmé « président élu de la République de Côte d'Ivoire. Je demande à toutes les institutions, notamment les forces armées nationales, la gendarmerie, la police, d'assumer leur mission de protection des personnes et des biens sur l'ensemble du territoire ».

Mais le chef de l'Etat ivoirien Laurent Gbagbo ne l'entend pas ainsi. Après avoir été à son tour proclamé hier vainqueur de la présidentielle par le Conseil constitutionnel, qui lui est inféodé, il a durci sa position : les frontières ont été bouclées, les médias étrangers muselés et le représentant de l'ONU menacé d'expulsion.

Une annonce proférée après la reconnaissance par le chef des Nations unies Ban Ki-Moon de la victoire d'Alassane Ouattara. L'Union européenne lui a immédiatement emboîté le pas, avant que Nicolas Sarkozy ne le félicite à son tour. Le président français a lancé « un appel au président Laurent Gbagbo et à tous les responsables civils et militaires ivoiriens pour qu'ils respectent la volonté du peuple et s'abstiennent de toute initiative de nature à provoquer la violence ».

Prenant acte des déclarations des Nations unies, les Etats-Unis ont à leur tour reconnu la victoire de l'ancien Premier ministre ivoirien. « La Côte d'Ivoire est désormais à la croisée des chemins. J'appelle toutes les parties, dont le président sortant Laurent Gbagbo, à reconnaître et respecter ce résultat », a déclaré hier soir Barack Obama.

« On nous vole notre victoire ! »
Laurent Gbagbo se retrouve donc seul, face à la rue. Toujours hier soir, des partisans d'Alassane Ouattara ont dressé des barricades et brûlé des pneus dans des quartiers populaires d'Abidjan, pour protester contre lui. « On nous vole notre victoire ! », criait l'un d'eux.

Mais à Yopougon (ouest), fief du chef de l'Etat où les forces de l'ordre s'étaient déployées en nombre aux points stratégiques, ses inconditionnels avaient exulté quelques heures plus tôt aux cris de « Gbagbo président » et « on a installé Gbagbo ». « On s'en fout de l'ONU, on s'en fout des Blancs », lançaient quelques-uns au bord d'une route.

Hier soir, pour les Occidentaux restés sur place, l'incertitude et la crainte prévalaient, un retour de la guerre civile planant dangereusement au-dessus du pays.

Les jours à venir nous permettront de mieux savoir et comprendre qui fait quoi et pourquoi. Peut-être cela nous éviterait d'aller trop en jugement quand on sait que des élections en Afrique est un tremplin pour des trafiquants de tout bord.

Wait and see!!!

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