lundi 12 septembre 2011

LE VRAI COMBAT POLITIQUE N’EST PAS CE QUE NOUS AVONS VU JUSQU’À PRESENT.

Le combat politique a toujours été un exercice d’endurance exigeant une forte capacité à soutenir sur le long terme un objectif politique préalablement fixé.

Ce combat exige d’avoir une vision claire et précise de l’idéal que l’on entend réaliser, des moyens que cette réalisation exige, et des différentes phases de cette réalisation Il n’existe aucune œuvre dans la nature qui ne se réalise sans avoir suivi un processus précis, et le combat politique ne fait pas exception à cette règle.
C’est dire que cela exige une acuité visionnaire prenant en compte tous les moindres détails dans la mise en œuvre de la vision politique qui nous habite : ne rien laisser au hasard.

En clair, il s’agit de prendre le temps de savoir ce que l’on poursuit comme idéal de société à construire, de réfléchir sur les outils permettant la réalisation de cette société, et enfin sur comment susciter l’adhésion de ses compatriotes à cet idéal.
Cela nous ramène aux paroles du Christ, soutenons que « personne ne peut vouloir construire une maison sans prendre le temps de s’asseoir pour faire le point du coût et des moyens que son œuvre exige ».

En effet, lorsque Charles De Gaulle lançait son fameux appel de Londres, il ne parlait pas dans le vide, il ne bluffait pas, il avait pris le temps de savoir, et il savait qu’il pouvait compter aussi bien sur l’empire colonial Français pour se pourvoir en troupes, que sur les Anglo-saxons pour la logistique et l’armement.
Il savait surtout qu’un Homme politique qui aspire à une envergure d’Homme d’Etat, lorsque la situation de son peuple est des plus critiques, a le devoir de ne pas se draper de bluff mais de se vêtir de stratégie et d’intelligence d’action.

Être un politique, c’est embrasser d’un regard son objectif politique, l’agenda pour l’accomplir, et les moyens pour y arriver. C’est aussi et surtout savoir s’en tenir à son agenda pour faire advenir l’objectif préalablement visualisé. Il ne s’agit donc pas d’être agi par son adversaire mais d’agir pour conformer la réalité à l’idéal poursuivi.

Aussi, lorsque nous constatons que cela fait près de 45 ans que notre pays connaît une oppression inhumaine, nous ne pouvons que nous demander : durant tout ce temps qu’avons-nous fait ? Avons-nous su déterminer précisément ce que nous voulions ? Avions-nous su coordonner nos actions sur les points les plus faibles de ce régime anachronique des Gnassingbé? Sommes-nous restés constant dans notre volonté de faire tomber ce régime sanguinaire, mafieux et voyou?


Je laisse, dans le secret de nos âmes répondre à ces questions.
L’histoire des peuples est remplie d’hommes politiques qui loin de disposer des ressources suffisantes d’imagination, de planification, et de constance, ont arrêté leur course en plein chemin, au grand dam de leurs militants. Ils n’ont pas su garder à l’esprit la vision de leur idéal et se sont aperçus au grand regret de leurs sympathisants qu’ils ne disposaient pas de ressorts suffisant pour accomplir leurs aspirations. Les exemples sont là sous nos yeux et ne nécessitent aucune condition avant de les comprendre!

Oui, le combat politique est un marathon qui exige de bien connaître le parcours, d’anticiper les difficultés de celui-ci, pour savoir exactement à quel moment ralentir et à quel moment accélérer.

Il est intéressant de noter comment Faure Essozimna Gnassingbé a su rouler dans la farine certains hommes politiques du pays à l’instar de Gilchrist Olympio, pour constater qu’en définitive la seule critique n’est pas, en tout cas pour ma part, le critère de combat politique.
La critique participe à une stratégie de combat politique et lorsqu’elle est faite en dehors d’un processus intelligent la rendant performante, elle s’apparente à du vent.

Gilchrist Olympio à critiquer la gestion chaotique des Gnassingbé, et à cette époque beaucoup de togolais avaient cru voir en lui les vertus d’un démocrate, aujourd’hui, nous comprenons que cela participait à une stratégie politique de sape pour mieux agir par la suite…
Critiquer est la manifestation d’un sentiment de désaccord à tort ou à raison mais ne démontre aucunement par elle-même, la participation de celui qui l’exerce à un cheminement de combat politique constant et bien réfléchi. Cela suffit à nous convaincre que le combat politique n’est pas une sinécure et ne doit jamais être mené à la légère, surtout lorsque cela se passe dans un pays où l’assassinat physique est un argument politique.

Le combat politique, lorsqu’il consiste à renverser un régime militariste ne reculant devant rien, exige d’être fin stratège, de savoir discerner le terrain où son adversaire excelle et celui qu’il répugne. Le but du jeu étant d’éviter d’aller sur son terrain et de le ramener sur celui qu’il craint. La nature est remplie d’enseignement là-dessus, il suffit d’observer que l’oiseau attaqué sur terre s’envole, car l’air est son élément de prédilection et pas la terre.

Combattre une dictature exige d’amener celle-ci sur le terrain qu’elle abhorre le plus, celui du droit et de la justice et d’éviter le terrain de la violence où elle excelle.
Lorsque nous affirmons la nécessité d’une « rupture » dans la culture du combat politique, nous voulons établir une distinction entre la seule critique et l’action. Critiquer le régime des Gnassingbé et ses méfaits est une chose, s’organiser pour le combattre par des actions efficaces en est une autre. Le jour où cette distinction deviendra évidente en chacun de nous, alors le vrai combat politique commencera, et les jours du dictateur et despote Faure comptés.

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