vendredi 27 janvier 2012

Les Togolais ont tort de penser que leur salut viendra uniquement de ceux qui sont sur place au pays


Comme chacun le sait, il ne fait aucun mystère sur des jugements divers que variés sur l’opposition Togolaise actuelle. IL y a même des diatribes acerbes publiées par les Togolais de la diaspora sur l’opposition togolaise.  Il appert qu’il n’existe pas sur place au Togo une véritable opposition, structurée, organisée, déterminée et capable d’inverser les rapports de forces face à la dictature féroce et clanique de Faure Essozimna Kodjo Gnassingbé. C’est autant dire que les Togolais ont tort de penser que leur salut viendra de ceux qui sont sur place au pays.

S’agissant par exemple du FRAC (le Front Républicain pour l’Alternance et le Changement), il y a bien longtemps qu’il est perçu comme porteur d’une opposition effritée et non représentative. De plus sa stratégie de la non prise de risques est désormais mise à mal. Tous les observateurs avisés savent qu’en réalité le FRAC n’existe plus que de nom à l’heure actuelle ou du moins sans force de frappe capable d’inquiéter sérieusement, donc sans   enjeu  politique pour le régime sanguinaire en place.

 A vrai dire,  l’opposition doit sortir du rêve dès maintenant et tout suite. Elle ne doit plus être tétanisée par une peur bleue de Faure et consort  qui les empêche même de sortir dans la rue et les oblige d’ailleurs à se bunkeriser. Et, le plus surprenant dans tout cela, c’est que certains de ces rêveurs sont persuadés qu’une force viendrait  un jour les chercher dans leur bunker pour les porter au pouvoir. Nous croyons aussi au miracle, seulement en politique ça ne marche pas de cette façon surtout pas dans notre pays, il faut  de l’imagination et des actes tangibles et concrets afin que la peur change de camp ne serait-ce qu’une seule fois.

Dans ces conditions, nous imaginons mal une dictature aussi féroce et murée dans ses certitudes lâcher du lest ou faire des concessions substantielles et encore moins craindre de rentrer dans la zone de risque à cause d’un dialogue de dupe ou pour des élections législatives de 2012 qui, on le sait, seront une fois de plus non transparentes.

Il est donc plus que naïf de croire que les consultations organisées par l’homme en blouson blanche et ces acolytes sont de nature à remettre en marche le processus de réconciliation que  démocratique qui avait été brutalement interrompu  depuis des lurettes. En tout cas pour notre part,  nous affirmons que ces consultations organisées par CPDC ne sont qu’une simple opération de communication pour la communauté internationale et rien d’autre. Il s’agit d’une opération de cooptation de quelques personnalités dites de « l’opposition », qui seront ainsi désignées pour faire partie des nouveaux « députés de l’opposition » lors de la prochaine législature en 2012. Donc, tous ceux qui veulent prendre part à ces consultations et qui ont affiché leur appétit, ce sont vite rendus  compte qu’il s’agit d’un marché d’illusions.

Sans une opposition forte et déterminée, bien organisée aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays, le long chemin de croix des Togolais n’est pas prêt de s’arrêter. Dans un combat politique, surtout face à une dictature aussi féroce et prête à tout pour se maintenir au pouvoir, la règle d’or c’est de ne jamais mettre tous les œufs dans le même panier. C’est exactement comme en bourse, il faut toujours avoir bien présente à l’esprit la notion de la diversification des déplacements. C’est autant dire que ceux-là qui font croire aux Togolais que leur salut ne pourra venir que de ceux qui « se battent » sur place au pays, soit n’ont encore rien compris, soit ce sont des marchands d’illusions. En effet, croire naïvement que les révolutions arabes comme c’est le nom qu’on leur donne, donc allons-y avec,  qui ont permis de mettre fin à la dictature de Ben Ali en Tunisie, Moubarak en Égypte  sont l’œuvre de la seule conjugaison du courage de ces peuples et de l’action des seules oppositions intérieures de ces pays c’est manifestement faire preuve d’une très grande ignorance de la grande politique, qui au fond n’est autre qu’un savant et subtil mélange du lobbying et de la grande diplomatie internationale. 

Alors, avons-nous déjà appris quelque chose  de ces séismes sociaux ou pas encore ?  Ou bien allons-nous obstinément continuer par construire des châteaux en Espagne en croyant que notre délivrance viendra  d’ailleurs ? Sinon la route vers la libération sera très très très  longue pour nous au Togo !

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