dimanche 22 janvier 2012

Maudite soit la "demo-dictature"!


Fugace, le temps nous file entre les doigts, éloignant chaque jour la promesse d’un mieux être social. Alors qu’on se perd en conjecture, la roue de l’infortune continue de distribuer son lot de misères. En quoi est-il supérieur l’esprit qui nous impose les caprices de l’instant et ce régime prédateur au Togo?
 Le vent des libertés avait laissé espérer mais le malin a empêché qu’une lumière n’éclaire le chemin du vivre ensemble et de la modernité sur la terre de nos aïeux.

Quelle ironie que confondre à présent modernité et normalité! Les besoins énergétiques de notre pays sont colossaux, cela saute aux yeux rien qu’à  travers les villes régionales ainsi que dans les villages ce manque énergétique est papable, les structures de soins existantes ne réduiront ni la morbidité ni la mortalité, les prétendus grands travaux n’éviteront pas la pénurie de l’emploi ni non plus la mort programmée de l’école publique, qui d’ailleurs, est en veilleuse depuis des années.

Et pourtant c’est au nom de ces réalisations, si banales sous d’autres cieux, que la démo-dictature nous est justifiée à grands roulements de tambours et à chaque vœu à la nation du Président jamais élu. Un régime qui accroît les injustices, ignore les inégalités, orchestre la concussion, manie l’arbitraire judiciaire, multiplie les slogans, réinvente le culte de la personnalité, troque la paix et distille du mal être.

A l’ombre de ces choses qui brillent se cache la tristesse de tout un  peuple. Maudit soit donc ce régime qui nous impose un multipartisme imparfait ou dévalué depuis des décennies, un moins d’Etat pathétique, une pseudo liberté syndicale, du suffrage universel tronqué et toujours volé. Un régime qui privatise l’Etat et maintien l’ordre social injuste préexistant par un verrouillage de la société plutôt que par la recherche d’une meilleure cohésion sociale.

C’est le règne du paradoxe permanent : les langues sont déliées mais les libertés sont confisquées, les opposants sont officiellement reconnus mais le débat politique est vicié ou n’existe pas, les élections ont lieu mais c’est le pouvoir qui décide qui doit être élu depuis le père jusqu’au rejeton, la responsabilité de l’Etat est reconnu dans l’affaire des disparus depuis le coup d’état de 1963 jusqu’au massacre de la lagune de Bè en passant par la boucherie orchestrée en Avril 2005 et cela ne s’est jamais arrêté mais aucun coupable n’est désigné même si dans certains cas ils le sont, le budget de la nation est en constante augmentation mais les carences de l’Etat s’aggravent, les recettes du pays sont là mais la pauvreté est plus lancinante jusqu’à ce qu’il n’y a plus au Togo de classe moyenne.  Oh mon Dieu,  quel avenir pour mon pays et mon peuple ? Jusqu’à quand ?

Ainsi, le "génie togolais" aura encore inventée une fumisterie: changer sans rien renouveler, bouger en maintenant les choses en l’état, voilà ce qui résume bien le clan Faure Kodjo Essozimna Gnassingbé. Un mouvement de vas et vient au même point qui a permit à une caste politique de sauver les bases du statu quo et de se régénérer après le tourbillon né de la perestroïka. D’où cet avatar multipartiste sur fonds de dictature perfide qui nous est servi pour confisquer le pouvoir.

Mais suffit-il de durer pour être l’allié du temps ou de dompter l’instant pour espérer un règne sans fin ? Que ce rêve soit vain, que le temps de la moisson vienne, que nulle semence ne puisse s’y soustraire.

Oui, à l’unisson allons à l’idéal, pour pourvoir un jour crier: morte la bête, adieu le venin vieux de plus de quatre décennies.

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